James Gray, cinéaste américain en manque de reconnaissance, mal aimé dans son pays bien qu’il soit adulé en Europe, réalise un film d’aventure psychologique un peu redondant. Il sacrifie le spectaculaire au profit d’une réflexion sur la passion dévorante qui devient obsession maladive. Difficile de ne pas voir dans les traits psychiques de l’aventurier explorateur Percy Fawcett ceux de James Gray lui-même.

Partagé entre son obsession de la découverte et sa soif de reconnaissance, Fawcett va sacrifier sa vie de famille dans l’espoir de découvrir une cité perdue dans la jungle amazonienne et de redorer son blason auprès de l’aristocratie anglaise. À écouter les entretiens menés par Cathy Trograncic auprès de James Gray et Charlie Hunnam alias Percy Fawcett, lors de la Berlinale en février 2017.

En Afrique du Sud, la tradition exige que pour passer à l’âge adulte, les adolescents doivent être conduits dans un lieu retiré de toute civilisation pour être initiés. Une circoncision rapide à la machette plus tard, un instructeur soutient son initié une semaine durant, et surveille la cicatrisation de sa verge. Dans ce milieu exclusivement masculin, où seule la virilité à droit de citer, difficile de vivre pleinement une relation homosexuelle.

Avec ce premier film, John Trengove s’attaque à un double tabou: le rejet d’une tradition discutable et le respect de l’orientation sexuelle de tout un chacun. Subtil et frontal à la fois, il emprunte la « Dardenne touch » pour réaliser un premier long métrage puissant.

Découvrez la femme derrière l’icône dans un film légèrement fade malgré le personnage particulièrement épicé. Insoumise, libre, Marie Curie va vivre, en six ans, plus d’évènements que n’importe qui dans toute une vie. Elle met au monde un enfant, perd son mari, devient la première femme professeure à la Sorbonne, reçoit deux prix Nobel, loupe d’un rien son entrée à l’Académie française à cause de la misogynie et du sexisme ambiant et affronte un scandale retentissant à cause d’un amour adultérin.

Marie-Noëlle Sehr réalise un film classique qui ronronne malgré de belles fulgurances et des acteurs parfaits. A suivre l’entretien téléphonique qu’elle a accordé à Rafael Wolf.

Ce documentaire tourné à hauteur d’enfants gravement malades est une invitation à célébrer la vie. Ambre et les autres bouts de choux de 6 à 9 ans, tous plus pétillants et débordants de vitalité, nous donnent une formidable leçon de courage. Anne-Dauphine Julliand signe un film remuant entre rire et larme, sans doute la plus belle réussite de l’année.

À ne pas manquer, l’entretien que la cinéaste a accordé à Fifi.

Parce que sans ces petites mains qui s’agitent discrètement derrière la caméra, les films ne verraient pas le jour, Raphaële Bouchet s’est lancée en début d’année dans une série sur les métiers du cinéma, afin de rendre hommage à ces indispensables technicien(ne)s de l’ombre.

A moins de se lancer dans un concept de film où faux raccords et erreurs de continuité seraient la griffe, mieux vaut s’adjuger les services d’une scripte, et si possible, de talent. Pour vous aider à mieux cerner l’importance capitale sur un plateau de tournage d’un tel personnage, Maggie Perlado a accepté de partager son expérience. Collaboratrice privilégiée de Patrice Leconte, Pierre Jolivet ou autrefois Anne Fontaine, elle nous livre ses petits secrets, nous fait part des difficultés de son métier, mais aussi des joies que lui apporte son travail.

Pour son premier long métrage en qualité de réalisateur, le scénariste Etienne Comar se penche sur un pan de la vie méconnue du célèbre guitariste de jazz manouche, le Tzigane Django Reinhardt.

A suivre, l’entretien que l’acteur Reda Kateb a accordé à Cathy Trograncic lors de la Berlinale en février 2017, et pour compléter, des passages de la conférence de presse animée par Etienne Comar et Cécile de France.

Mick Jackson, réalisateur connu surtout pour « Bodyguard », revient avec un film de procès, et quel procès! Celui qui a opposé David Irving, révisionniste convaincu que l’Holocauste n’est qu’une invention, à Deborah Lipstadt, historienne et auteure de différents bouquins défendant farouchement la mémoire de l’Holocauste.

A suivre, quelques morceaux choisis de l’interview que la véritable Deborah Lipstadt a accordée dernièrement à notre correspondant RTS à Zurich, Alain Croubalian.

Et dire que dans les années 90, la Yougoslavie était un pays uni, où les gens vivaient en harmonie. Et dire quʹune guerre ethnique plus loin, cette unité a volé en éclat. Aujourdʹhui, en Serbie comme ailleurs, on tente dʹoublier. On ne parle pas du passé. Cependant, en remettant la main par hasard sur une vieille cassette vidéo montrant son mari sʹadonnant aux pires exactions durant cette guerre, Milena va prendre conscience quʹil est temps de remettre en cause certaines choses. A suivre, lʹinterview de Marjana Karanovic enregistrée par Rafael Wolf lors de son passage par Genève dernièrement.