Nouvelles Technologies – Phoenix, l’avion plus léger que l’air

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Comment et pourquoi le progrès et l'innovation technologique modifient-ils notre quotidien ? Dominique Desaunay met l’accent sur les initiatives locales, donne la parole à ceux qui imaginent notre avenir, et propose une immersion au cœur même de la civilisation «numérique» mondiale.

Des ingénieurs du Royaume-Uni ont développé un nouveau type de machine volante hybride qui cumule à la fois les caractéristiques d’un dirigeable et celles d’un avion. Le Phoenix a la capacité de passer de plus léger, à plus lourd que l’air, pour s’élever et se déplacer jusqu’à de très hautes altitudes et de pratiquement voler indéfiniment.

Le 6 mai 1937, sur un aéroport près de New York, une étincelle met le feu aux 190  000 m3 d’hydrogène que refermait le zeppelin Hindenburg. En 34 secondes, ce dirigeable à usage commercial, dont l’Allemagne nazie à l’époque vantait les performances et la fiabilité, s’embrase entièrement… 

La catastrophe fera 35 victimes et marqua les esprits, en jetant le discrédit sur la technologie des plus légers que l’air. Les aérostats qui ont substitué l’hydrogène facile à produire, bon marché, mais hautement inflammable, par de l’hélium, gaz rare et onéreux complètement inerte, connaîtront le même désintérêt. Par ailleurs, les zeppelins seront bientôt détrônés à la sortie de la Seconde Guerre mondiale par l’aviation qui a connu des progrès fulgurants. Mais pourquoi ne pas marier le meilleur des deux technologies qui ont forgé l’histoire de l’aéronautique ? Ont imaginé les chercheurs et ingénieurs écossais de l’Université des Highlands et des îles, pour développer un appareil hybride.

 

Phoenix, ainsi dénommé par ses concepteurs, est un avion plus lourd que l’air, mais aussi un dirigeable, qui a la capacité de pouvoir flotter dans l’atmosphère, selon le principe de la poussée d’Archimède. Pour basculer entre le lourd et le léger, le double fuselage de l’appareil contient de l’hélium pour s’élever comme le font les ballons d’observation ou météo. Un système de compresseurs aspire l’air extérieur pour alourdir l’engin afin de prendre alors une configuration de planeur. « La transition répétée entre ces deux états constitue, par ailleurs, l’unique source de sa propulsion », précisent les chercheurs écossais.

 

Cette alternance de poids lui permet de voler indéfiniment et en ondulant dans les nuées, comme le réalisent certains animaux aquatiques quand ils se déplacent dans l’eau. L’équipe a travaillé trois ans sur ce projet pour développer un prototype de 15 mètres de long et d’environ 11 mètres d’envergure. Les ailes et la queue de l’appareil sont en fibres de carbone recouvertes de panneaux solaires pour recharger ses batteries et activer les compresseurs. Il a effectué un 1er vol d’essai sur 120 mètres à Portsmouth, dans le sud de l’Angleterre, ce qui a validé le concept. L’objectif des ingénieurs est de réaliser des appareils capables d’atteindre les 20 Km d’altitude. Déployés comme quasi-satellites de télécommunications, ils constitueraient une sérieuse alternative aux solutions spatiales, hors de prix, imaginées par les géants de la high-tech afin de connecter à moindres coûts des régions du monde, toujours exclues des bienfaits de la Toile.

 

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Nouvelles Technologies – Photosynthèse d’hydrocarbure

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Des chercheurs européens ont mis au point un générateur de combustible qui convertit le CO2, gaz à effet de serre, en carburant. Surnommé de « plante artificielle » par ses concepteurs, cet appareil reproduit à la perfection les cycles de la photosynthèse naturelle des végétaux.

Il faut que l’on respire ! Et c’est demain que tout s’empire ! Comme nous le rappelaient très justement les paroles du titre de Mickey 3d. Mais demain, c’est maintenant ! Car le dioxyde de carbone que rejettent en masse les industries et les véhicules roulant aux énergies fossiles commence sérieusement à nous pomper l’air ! Nous alertent depuis des décennies les scientifiques qui analysent les dérèglements du climat. Hélas, les technologies pérennes qui nous permettraient de nous engager vers une transition énergétique radicale et rapide, traine toujours de la patte. « Et si les gaz à effet de serre étaient en fait les carburants de demain ? » Ont imaginé une équipe de chercheurs européens en coordination avec les scientifiques du Collège de France.

L’appareil qu’ils ont mis au point imite le phénomène de la photosynthèse qu’utilisent les plantes pour vivre et se nourrir. Sous l’action de la lumière, ce processus biochimique leur permet de convertir, l’eau et le dioxyde de carbone contenu dans l’air, en sucres et autres matières organiques. Le système développé par les chercheurs réalise exactement ce même prodige de la Nature. Leur plante artificielle est un dispositif tout-en-un, dont la fabrication emploie des composants simples, abondants et respectueux de l’environnement. Notamment en ce qui concerne les « feuilles » de l’appareil qui sont constituées de cellules solaires à base de pérovskite, un minéral d’oxyde de calcium et de titane.

Par ailleurs, cette matière aux propriétés photovoltaïques, une fois réduite en poudre, se grave facilement à l’aide d’une imprimante 3D sur n’importe quel support. L’ensemble du système capte le CO2 de l’atmosphère puis le combine avec l’eau sous l’action de l’électricité générée par les « feuilles solaires» pour produire des hydrocarbures et autres molécules organiques. La machine surpasserait en termes d’efficacité et de rendements les plantes naturelles, précisent les chercheurs. Ils estiment ainsi avoir découvert le Saint Graal de la transition énergétique, car une fois brûlée, le CO2 dégagé par la nouvelle combustion de ce combustible de synthèse, serait recyclé à l’infini. Une production circulaire et bio-inspirée de l’énergie en quelque sorte, qui constitue peut-être la 1ere solution élégante et durable pour enfin réduire notre consommation effrénée des énergies fossiles, principale cause du dérèglement climatique planétaire…est-il encore besoin de le rabâcher. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr

Nouvelles Technologies – Sur la piste du premier synthétiseur de pensées

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La plupart des recherches dans les laboratoires de neurosciences se concentrent sur le développement de systèmes informatiques permettant d’interfacer des cerveaux humains avec des ordinateurs. Mais l’objectif ultime des chercheurs est de mettre au point l’appareil universel qui serait capable d’interpréter toutes nos pensées mêmes les plus intimes.La plupart des recherches dans les laboratoires de neurosciences se concentrent sur le développement de systèmes informatiques permettant d’interfacer des cerveaux humains avec des ordinateurs. Mais l’objectif ultime des chercheurs est de mettre au point l’appareil universel qui serait capable d’interpréter toutes nos pensées mêmes les plus intimes.

Récemment, des chercheurs américains avaient mis au point un programme d’intelligence artificielle permettant de « lire » et de vocaliser nos pensées en temps réel. Avec un taux de réussite de 75%, les informations traitées par les cortex auditifs des cobayes humains, et analysées par un algorithme, étaient en direct vocalisées à l’aide d’un synthétiseur.

L’équipe américaine de l’université de Californie, à San Francisco, qui est à l’origine de cette expérience, a présenté l’état d’avancement de ses recherches dans la prestigieuse revue Nature. Rappelons que la plupart des dispositifs capables d’interpréter nos « pensées », se composent d’un programme informatique sophistiqué analysant les données délivrées par une interface « cerveau-machine ».

Expériences sur des hommes

Certains de ces systèmes qui sont non-invasifs, c’est-à-dire sans implants chirurgicaux, utilisent, par exemple, des casques électroencéphalographes, également dénommés EEG. D’autres dispositifs, plus intrusifs, nécessitent une intervention au bloc opératoire pour implanter au cœur de notre matière grise, des électrodes afin de recueillir les signaux électrochimiques que génèrent nos caboches. Les neuroscientifiques américains avaient plutôt choisi la voie du bistouri pour mener à bien leur expérience.

Profitant des interventions pratiquées sur cinq patients atteints d’épilepsie, ils avaient implanté dans leur cerveau des électrodes, afin d’identifier les influx nerveux responsables de l’articulation des mots. Les fichiers audio délivrés par la machine, des phrases que prononçaient mentalement les opérés, ont donc été rendus publics.

L’enthousiasme des chercheurs

Ces voix de synthèse sont parfois assez fidèles aux textes prononcés silencieusement par les cobayes, consentants, convient-il de préciser. « Les signaux cérébraux liés aux mouvements de la parole sont en partie communs à tous les individus », s’enthousiasment aujourd’hui les scientifiques. Ils espèrent maintenant développer de nouvelles interfaces neuronales moins intrusives pour généraliser le procédé auprès de personnes, qui, suite à un accident vasculaire cérébral, sont incapables de communiquer avec leur entourage.

Cette avancée majeure dans l’interprétation des signaux neurologiques permet, par ailleurs, d’envisager la conception à plus ou moins long terme de machines dotées du sens de la « télépathie ». Des technologiques qui existent pour l’instant à l’état embryonnaire, mais dont nous devrions peut-être déjà nous méfier ou alors renoncer plus tard à ce qui nous restera de vie privée, quand nos pensées les plus intimes n’auront plus de secret.

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Nouvelles Technologies – De la 5 G pour les vaches

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Télé médecine, internet des objets, voitures autonomes et applications de réalité augmentée, la future norme des réseaux mobiles qui entrera en vigueur en 2020, nous promet moins de latence dans les transmissions de données et un débit cinq à dix fois supérieur sur nos smartphones. Mais connectées avant tout le monde, les 50 vaches laitières d’une ferme High-tech au Royaume-Uni profitent déjà des avantages de la 5G.

Rappelons que cette cinquième génération de réseau télécom s’appuiera en partie sur des ondes millimétriques appartenant à la bande des « extrêmement hautes fréquences ». Autrement plus élevées que celles employées aujourd’hui par le Wifi, elles permettront de transmettre en consommant moins d’énergie et sans temps de latence, de gros paquets de données sur nos Smartphones et autres objets connectés.

Des performances contrebalancées par la portée réduite de ces ondes, qui sont sensibles, par exemple, aux variations de l’humidité dans l’air, contraignant alors les opérateurs à installer un très grand nombre d’antennes relais pour assurer la couverture du futur réseau. Par ailleurs, de nouvelles puces pour décoder le signal devront équiper nos appareils mobiles.

Mais le temps presse, car 2020 c’est demain ! Et les grandes manœuvres entre les opérateurs et équipementiers du monde entier se sont intensifiées, parfois sur fond d’espionnage industriel ou étatique, comme le démontrent les affaires récentes impliquant la firme chinoise Huawei.

Nous n’avons pour l’instant constaté aucune friture sur la ligne ! Mugissent en cœur une cinquantaine de vaches laitières au Royaume-Uni, qui résident dans une ferme High-tech du côté de Shepton Mallet.

Dignes représentantes la race des frisonnes, elles sont devenues sans le savoir, les reines des geeks avant tout le monde. Pour ces bovines privilégiées, le futur est déjà dans le pré, les colliers connectés qui les équipent sont reliés en 5 G à un réseau local privé qui a été installé par l’équipementie américain Cisco. Ce dispositif leur offre une totale liberté de mouvement. Ouverture automatique des portails de l’étable, robot de brossage personnel pour se refaire une beauté, distribution de fourrage à la demande ou encore la possibilité de choisir l’heure de la traite, les vaches de la 5 G vont et viennent là où leurs sabots les mènent et au grès de leurs envies.

« Nous testons la capacité du nouveau réseau à transmettre les données de nos capteurs beaucoup plus rapidement, sans passer par le PC de la ferme et une connexion Internet trop lente », argumentent les promoteurs du projet. Leur objectif est d’identifier de nouveaux usages pour ce très haut débit mobile et d’en faire bénéficier tout le milieu rural.

Espérons toutefois que l’installation de la 5 G en ville tiendra également toutes ses promesses, car si les futurs usagers sont déçus par ses performances annoncées, ils risquent forts de parodier une citation attribuée au journaliste et écrivain français de la Belle Époque Alphonse Allais.

estimant peut-être « qu’on aurait dû construire les réseaux télécoms à la campagne, car le débit y est plus sûr ». Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr

Nouvelles Technologies – Blue, le robot low-cost

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Des chercheurs américains ont développé un robot capable d’effectuer des tâches ménagères en tout genre. Objectif des scientifiques ? Créer des machines dotées de dispositifs d’intelligence artificielle auto-apprenants qui s’adaptent aux besoins d’utilisateurs profanes dans le domaine des sciences robotiques. Surnommé Blue par ses créateurs, ce domestique mécatronique serait accessible financièrement au plus grand nombre, affirment les chercheurs.

« Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? », se demandait Philip K. Dick en 1966 en rédigeant un roman de science-fiction monumental plus connu sous le nom de Blade Runner, grâce à l’adaptation cinématographique réalisée, des années plus tard, par Ridley Scott. Le film a suscité bon nombre de questions existentielles : « qui suis-je ? », « où vais-je ? » et « dans quel état j’erre ? », dans ce monde qui se vide peu à peu de son humanité au profit des machines.

Mais là n’est pas la question ! Les robots ultra-sophistiqués qui sortent actuellement des labos ne sont pas près de franchir le pas de nos maisons. Plus ils se révèlent performants, plus leur prix d’acquisition devient prohibitif, ont constaté les chercheurs américains de l’université de Californie à Berkeley. « En rendant nos robots abordables auprès du grand public, nos recherches en seraient pourtant grandement accélérées », estiment les scientifiques américains en présentant Blue, le bras robotique à tout faire.

Un monstre de technologie pour 4 500 euros

A l’origine imaginée pour les industriels, cette machine composée de pièces de plastique imprimées en 3D, est accessible à tous. Enfin presque ! Puisqu’il vous faudra débourser environ 4 500 euros pour l’installer chez vous. Mais ce monstre de technologie vous surprendra. Entièrement dopé aux programmes d’intelligence artificielle, il apprend de nouvelles tâches complexes rien qu’en vous regardant.

Inutile donc de passer des heures à tenter de le programmer. Il peut se piloter à l’aide d’un casque de réalité virtuelle, se connecter à votre ordinateur pour peaufiner ses connaissances. Il n’a pas son pareil pour manipuler délicatement des objets avec ses pinces motorisées. Il ne renâclera pas à plier le linge qui s’entasse dans la buanderie et à le ranger sans jamais mélanger des torchons avec des chaussettes. Il sait préparer le café dans un vrai percolateur à l’Italienne et sans rien cochonner, ou encore installer des fleurs dans un vase, sans tout renverser.

Pour l’instant, Blue est vendu aux scientifiques qui voudraient, sans se ruiner, tester et améliorer ses capacités. Mais les roboticiens de Berkeley sont convaincus que bientôt chaque individu sur la planète possédera ce domestique idéal qui accomplira, dans la joie et la bonne humeur s’il vous plaît, toutes les corvées du ménage, à notre place.

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Nouvelles Technologies – La 3D au chevet de Notre-Dame

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Les images numériques issues des scanners 3D, qu’utilisent les archéologues et les historiens de l’architecture, viennent au secours de Notre-Dame de Paris dévastée, cette semaine, par un incendie. Ces reproductions virtuelles en très haute définition permettront aux architectes, qui seront chargés de la reconstruction de la cathédrale, de mieux comprendre des secrets de bâtisseurs, vieux de huit siècles, sans rien ignorer aussi des multiples transformations que cette honorable vieille dame de pierres et de bois a connues au cours des temps.

Depuis des dizaines d’années, les scanners laser 3D sont couramment utilisés dans le domaine de l’architecture. Ils permettent, par exemple, aux ouvriers et aux constructeurs, de connaître précisément le terrain de leurs interventions. La technologie est aussi employée pour l’étude et la conservation du patrimoine.

Ainsi, la grotte de Lascaux en Dordogne qui était fortement dégradée par le passage incessant des touristes s’offrait une seconde jeunesse avec la réalisation de copies physiques de la grotte, à l’identique. L’imagerie numérique devrait donc jouer un rôle prépondérant pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dont la toiture, la flèche et une partie du bâti ont été dévastés, cette semaine, par un incendie. Il existe déjà dans le monde de nombreuses numérisations 3D de cet ouvrage séculaire vieux de huit siècles.

Modélisation 3D de Notre-Dame

L’entreprise française Life 3D, par exemple, a modélisé pour le compte d’Europe Échafaudage certaines parties de l’édifice en se servant d’un scanner 3D afin de préparer le chantier de sa restauration. Mais la plus aboutie des copies virtuelles de Notre-Dame reste celle réalisée au début des années 2010 par Andrew Tallon, professeur d’art à l’université de Vassar aux États-Unis, dans le cadre du projet « Mapping Gothic ». Ce passionné d’architecture d’ouvrages anciens, aujourd’hui décédé, avait disposé son scanner-laser dans une cinquantaine d’endroits différents pour balayer le moindre détail des voûtes, des gargouilles, des pierres et de la charpente de la cathédrale.

Une cartographie titanesque de plus d’un milliard de points et d’une précision de cinq millimètres qui est stockée sur les disques durs de l’Université de Vassar. L’établissement annonce la mettre à disposition des architectes chargés de reconstruire la cathédrale, s’ils en faisaient la demande.

Des internautes passionnés

Une démonstration in situ et en vidéo des performances de la machine à scanner les vieilles pierres est visible sur le site web du National Geographic. Les autres ressources numériques pressenties pour aider à la reconstruction de Notre-Dame sont largement en deçà des travaux du professeur. La cathédrale qui figure dans le jeu vidéo développé par Ubisoft Assassin’s Creed Unity, qui se déroule à Paris pendant la Révolution française, n’est pas vraiment conforme à l’originale. Et encore moins précises que le jeu, les images de Notre-Dame prisent par satellites et par drones sur Google Earth.

Inexploitables par les architectes de la reconstruction, elles ont toutefois le méritent de passionner une foule d’internautes qui s’en sont servis pour créer leurs propres reconstitutions 3D de Notre-Dame de Paris, pour rendre, bien que virtuel, un hommage vibrant et unanime, à l’une des merveilles du patrimoine mondial de l’Humanité défigurée aujourd’hui par un incendie.

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Nouvelles Technologies – Suricates sous cyber-surveillance

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Des chercheurs suisses ont mis au point un programme informatique pour analyser en détail les activités des animaux sauvages afin de mieux les protéger. Ce simulateur de comportement a été développé en partenariat avec le Centre de recherche Kalahari en Afrique du Sud et avec l’aide des suricates. Parfois surnommées les « sentinelles du désert », ces petites mangoustes diurnes vivent en nombre dans la réserve naturelle près de la rivière Kuruman à la frontière du Botswana.

Cette petite bestiole au pelage brun – gris, dont les lointains ancêtres sont asiatiques, s’est peu à peu adaptée au climat sec du Kalahari en Afrique du Sud. Les colonies de suricates vivent en groupes familiaux de 5 à 30 individus dans cette région semi-aride en se nichant dans des terriers.

L’animal a la particularité de se dresser sur ses « papattes » de derrières, à la façon des ours, pour alerter ces congénères des attaques des chacals et des rapaces. Il se nourrit principalement d’insectes et autres petits animaux, comme des lézards, ou même des scorpions, dont il raffole. Malgré des conditions d’existences difficiles, le suricate n’est pas inscrit au registre des espèces en voie de disparition, ce qui a interpellé les chercheurs suisses de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne et les biologistes de l’Université de Zurich.

Afin de mieux comprendre les facultés d’adaptation ou leur absence, des animaux sauvages dans leur milieu naturel, les scientifiques ont développé un modèle informatique permettant de simuler toutes leurs activités quotidiennes.

Pour réaliser ce logiciel d’analyse comportementale, ils avaient besoin d’une quantité phénoménale de données. Elles ont été obtenues sur place en récoltant les informations que délivraient les colliers bardés de capteurs portés par les suricates résidants aux alentours du Centre de recherche Kalahari en Afrique du Sud.

Jusqu’à présent, les senseurs des biologistes ne permettaient pas définir à quelles activités exactes correspondaient les signaux émis par leurs appareils. Une situation statique repérée par GPS, par exemple, ne distinguait pas si l’animal se reposait ou boulottait une proie. Le nouveau type d’accéléromètre qui équipe dorénavant les animaux fait le distinguo entre le repos, la vigilance, la course et la recherche de nourriture. Ces capteurs sont capables d’enregistrer, l’inclinaison, l’accélération, les vibrations et les chocs que subissent les suricates lors de leurs déambulations. Des montagnes de données qui ont été analysées par un programme d’intelligence artificielle pour concevoir un nouveau modèle informatique basé sur des principes biomécaniques généraux, tels que la posture, la périodicité du mouvement et son intensité des activités physiques de son porteur.

Ce programme de modélisation, générique donc universel en quelque sorte, serait transposable à d’autres espèces actuellement menacées d’extinction, affirment les scientifiques. Comprendre pour mieux protéger, le système permettrait ainsi aux chercheurs et aux ONG de prendre les mesures en urgence qui s’imposent… celles de sauver la faune sauvage, avant qu’elle ne disparaisse de la surface de la Terre.

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Nouvelles Technologies – La revanche des ailes volantes

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Des ingénieurs américains ont développé un nouveau type d’aile d’avion capable de se déformer instantanément pour adapter son aérodynamisme de manière passive à toutes les conditions de vol. La structure de cette aile volante hyper résistante et ultra légère s’inspire de celles des oiseaux quand ils réalisent leurs prouesses de haute voltige.

Depuis les vols historiques de Clément Ader et celui des frères Wright, la configuration d’un avion à hélice ou à réaction est restée à peu près la même : un moteur pour propulser l’engin et une paire d’ailes pour que votre aéronef navigue dans les cieux. Sans oublier toute une mécanique compliquée à base de câbles ou de vérins hydrauliques qui activeront les ailerons de l’appareil afin de pouvoir le diriger.

Jusqu’au début de la Première Guerre mondiale, les avions ne disposaient pas, par ailleurs, de ces dispositifs d’empennages qui permettent de virer de bord. Les câbles reliés au manche à balai du pilote tordaient des ailes plus ou moins souples, composées à l’époque de toiles et de balsa, afin d’incliner leur machine à gauche ou à droite et ainsi changer de direction. Les zincs modernes faits de métal ou de matières composites rigides n’offrent plus cette possibilité.

Des ailes semblables à des avions militaires furtifs

« Si au moins nous pouvions imiter les ailes des oiseaux qui changent naturellement de configuration quand ils virevoltent ! », ont voulu expérimenter les ingénieurs de l’agence spatiale américaine et les chercheurs l’Institut des Technologies du Massachusetts. Leur prototype d’aile d’avion est plus légère mais aussi solide que les conventionnelles. Sa structure est un assemblage de centaines de minuscules pièces en 3D identiques qui forment un cadre en treillis. Le tout est recouvert d’une fine couche aérogel à base de polymère. La machine adopte la forme d’une aile volante ressemblant ainsi aux avions militaires furtifs.

Mais rappelons que ces appareils capables d’échapper aux radars ennemis volent aussi bien que des pierres, sans l’assistance de leurs puissants calculateurs. Un vilain défaut aérodynamique aujourd’hui complètement gommé avec l’aile volante mise au point par la Nasa et le MIT. Elle se déforme intégralement pour s’adapter à chaque phase du vol, du décollage jusqu’à l’atterrissage. Les tests effectués en soufflerie ont validé le concept, le prototype expérimenté, d’une taille comparable à celle d’un avion monoplace, n’intègre ni fuselage, ni gouvernes de directions. Par ailleurs, son processus de construction à base de pièces toutes identiques serait facilement réalisable par des robots d’assemblage autonome.

Simple, efficace avec matériaux peu coûteux, ses inventeurs prévoient de fabriquer en employant le même procédé d’autres structures comme des pales d’éoliennes, des ponts, mais aussi des stations spatiales. Sans oublier un aéronef fonctionnel à usage civil SVP, qui « comme l’oiseau » de cette vieille rengaine qu’interprétait Michel Fugain et son Big Bazar : nous offrira enfin de pouvoir vivre d’air pur et d’eau fraîche, en allant toujours plus haut.

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Nouvelles Technologies – Le virtuel au bout des doigts

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Pour manipuler facilement toute sorte d’images numériques ou des objets virtuels, des chercheurs suisses ont conçu un gant d’un poids plume procurant aux usagers de casques immersifs, les sensations du toucher dans les environnements de la réalité augmentée.

(Rediffusion du 20/10/2018)

Les dispositifs qui nous permettent de manipuler facilement des objets dans les environnements imaginaires de la réalité augmentée se comptent encore sur les doigts d’une moufle. La plus connue et la plus aboutie reste la souris qui permet d’un clic de changer son environnement numérique ou de manier des tonnes de données. Mais comment toucher du doigt des objets virtuels par définition impalpables qui apparaissent sur les écrans de nos ordinateurs, tablettes, Smartphones ou diffusés sur l’écran d’un casque immersif ?

Une équipe de chercheurs suisses du Laboratoire des Microsystèmes Souples de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, s’est attaquée au problème. Leur innovation se présente sous la forme d’un gant connecté qui procure une rétroaction tactile très réaliste à son utilisateur. Leur mitaine interactive pèse moins de 8 grammes par doigt, son épaisseur ne franchit pas les deux millimètres. La sensation de préhension des objets virtuels est assurée par un réseau de microlames de métal élastiques, chacune séparée par un isolant électrique. Elles coulissent l’une sur l’autre sur le dessus des doigts de la main gantée. Quand l’utilisateur veut saisir un objet virtuel, une tension est envoyée entre les lames, qui se collent instantanément entre elles par d’attraction électrostatique, c’est-à-dire le phénomène observé depuis longtemps par les physiciens concernant les forces qu’exercent les charges électriques entre elles. Immédiatement le mouvement des doigts est bloqué et lorsque la tension électrostatique retombe, les lames métalliques peuvent à nouveau coulisser en libérant ainsi le mouvement des doigts.

Cette main de fer dans un gant de velours a en fait été tissée avec des fils de nylon, « nous voulions mettre au point un dispositif léger qui s’affranchisse des exosquelettes volumineux, pompes et câbles qui équipent les gants virtuels actuels », expliquent les chercheurs. Leur prototype est pour l’instant alimenté par câble, un fil à la patte que les scientifiques suisses avec la miniaturisation des composants électroniques envisagent bientôt de supprimer pour le faire fonctionner à l’aide d’une mini batterie de quelques milliwatts de puissance. Ils comptent également employer un tissu conducteur afin d’adapter à d’autres parties du corps leur appareillage. Et pourquoi pas une combinaison complète ? Qui nous permettrait alors de s’immerger totalement par le truchement de son casque de réalité virtuelle dans les univers imaginaires générés par les machines.

Et ainsi équipé, nous pourrions enfin profiter pleinement de ces mondes numériques parallèles au nôtre. Des espaces manipulables à l’infini, qui se modifieraient au doigt et à l’œil de leurs visiteurs, au gré de leurs envies. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr

Nouvelles Technologies – L’envol d’un drone martien

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La lenteur des déplacements des robots martiens agaçait les ingénieurs de l’Agence spatiale américaine. Mais fini de flemmarder ! La Nasa a prévu un renfort aérien pour que ses rovers à roues par trop limaçons puissent enfin explorer rapidement les hauts lieux de la planète rouge. Marscopter, le premier drone extraterrestre est dans les starting-blocks, prêt à s’embarquer pour la mission américaine Mars 2020.

Tous les engins martiens à roulettes crapahutant sur Mars accomplissent leurs exploits à la vitesse de l’escargot ! Cette extrême lenteur n’est pourtant pas un défaut de conception. Les terrains accidentés qui limitent leur champ de vision invitent les opérateurs les programmant depuis la Terre, à la plus grande prudence.

« Prendre la voie des airs, voilà la solution ! » ont imaginé, dès 2013, les scientifiques de la Nasa. Cahier des charges, le drone extraterrestre qui accompagnera le futur robot à roues de la mission Mars 2020 doit pouvoir voler dans une atmosphère qui affiche 1 % de densité, par rapport à celle de notre Terre ! Autre problème, la gravité sur la planète rouge étant d’un tiers inférieure à notre bon vieux plancher des vaches, alors comment tester le vol de l’engin directement sur notre planète ? « Dans une chambre à vide », révèlent les ingénieurs de l’Agence spatiale américaine, dans laquelle l’aérodynamisme du drone a été évalué. Dans cette enceinte de simulation, l’air terrestre a été remplacé par du dioxyde de carbone, le principal constituant de l’atmosphère martienne. Pour tricher avec la pesanteur, un câble motorisé était fixé au sommet de l’appareil afin de compenser le surpoids occasionné par la gravité terrestre. Ces vols d’essai ont été couronnés de succès, communique la Nasa.

Résistant à toutes épreuves

Avec ses 10 cm de côté et pesant 1,8 kg, le drone de forme cubique est un concentré de technologie. Et pas qu’un peu ! Ses deux pales superposées sont contrarotatives et vrombissent à près de 3 000 tours par minute afin de pouvoir papillonner dans l’air éthéré martienne. L’appareil est conçu pour résister aux tempêtes de sable, aux variations extrêmes des températures et même d’encaisser, sans sourciller, les radiations intenses qui bombardent la planète rouge.

Le drone fonctionne au tout électrique en rechargeant ses batteries lithium-ion à l’aide de cellules solaires. Elles lui permettront d’alimenter son chauffage pour affronter les -90 C° des nuits glaciales martiennes. Mais aussi, de voler à une altitude de trois mètres, à plusieurs centaines de mètres du futur rover de la mission Mars 2020. « Ainsi, avec l’aide de son éclaireur, la machine élargira son champ de vision jusqu’à 500 mètres de rayon », indiquent ses concepteurs.« La prochaine fois que nous volerons, nous volerons sur Mars », ajoutent, enthousiastes, les créateurs de ce petit compagnon héliporté qui suivra, fidèle comme une ombre, tous les futurs robots martiens. Et qui sait ! Peut-être les premiers explorateurs humains qui débarqueront en 2033, comme nous le promet la Nasa, sur ce nouveau monde.

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