Nouvelles Technologies – Lévitation lumineuse

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Comment et pourquoi le progrès et l'innovation technologique modifient-ils notre quotidien ? Dominique Desaunay met l’accent sur les initiatives locales, donne la parole à ceux qui imaginent notre avenir, et propose une immersion au cœur même de la civilisation «numérique» mondiale.

Le nouveau procédé de sustentation, mis au point par des chercheurs américains, permet de faire léviter, à l’aide d’un faisceau d’ondes lumineuses, des objets de grande dimension. Et peut-être bientôt un vaisseau spatial, ambitionnent maintenant ces scientifiques, certainement fans de la série Star Trek.

Les joujoux high-tech que nous utilisons quotidiennement accomplissent déjà des prodiges en nous accordant de nouveaux pouvoirs dignes des super héros hollywoodiens. Manquent encore à l’appel, les aptitudes du super vilain Magnéto de la saga des X-Men capable de faire léviter toute sorte d’objets dans les airs, en manipulant avec son esprit des champs magnétiques.

Pas mal, mais peut mieux faire ! Annoncent les physiciens américains de l’université Caltech qui se situe à Pasadena en Californie. Après avoir testé la lévitation magnétique et même la lévitation acoustique, ils démontrent qu’il est maintenant possible de déplacer des objets de formes et de tailles différentes, allant du micromètre au mètre, à l’aide d’ondes lumineuses. Jusqu’à présent, ce genre de prouesses n’était réservé que pour manipuler, en focalisant des faisceaux laser, des nanoparticules. Comme leur nom l’indique, elles sont 10 000 fois plus petites que le plus minuscule des grains de sable. Une méthode éprouvée qui a, par ailleurs, permis  à Arthur Ashkin, son inventeur, de recevoir le prix Nobel de physique en 2018.

Mais « Abracadabrascience » ! Les chercheurs de Caltech ont réussi à améliorer le procédé. Le secret de ce nouveau tour de passe-passe scientifique se cache au cœur d’objets composites et artificiels, dénommés les méta-matériaux. Ces assemblages de matières diverses et variées se présentent sous la forme de structures spécialement agencées afin qu’elles détournent les ondes ou toutes sortes de vibrations, qu’elles soient de nature sonore ou lumineuse. En tapissant des objets macroscopiques, avec des structures aux motifs nanométriques qui intègrent toutes les configurations possibles pour interagir le plus efficacement avec la lumière, les chercheurs affirment être en mesure de maintenir n’importe quel objet en lévitation. Mieux, ce procédé servirait aussi à les déplacer.

Leurs recherches se cantonnent pour l’instant à la théorie. Toutefois, les scientifiques ont calculé que cette lévitation optique serait capable dans un proche avenir, de propulser facilement et à vitesse grand V, des vaisseaux spatiaux vers les lointaines étoiles de notre galaxie. Ces chercheurs qui semblent en définitive complètement fans de la série SFStar Trek, repoussent cependant sans cesse les frontières de l’espace, leurs travaux permettront peut-être bientôt à l’humanité d’explorer de nouveaux mondes étranges et au mépris du danger, avancer, toujours et encore, vers l’infini.

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Nouvelles Technologies – Nadia, le robot gymnaste

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Des chercheurs américains vont développer un androïde capable de réaliser des mouvements complexes typiquement humains. Leur machine bipède s’inspire des capacités physiques et de la maîtrise de l’équilibre qui ont permis à la gymnaste Nadia Comăneci de devenir championne olympique en 1976 à Montréal à l’âge de 14 ans. Objectif des scientifiques ? Créer des humanoïdes dotés d’une gestuelle et d’une locomotion plus naturelle reproduisant à la perfection les mouvements humains.

Pour l’instant la plupart des androïdes grand public qui sont censés ressembler à leurs créateurs n’ont pas vraiment fière allure. Avec leurs « Pa-pattes » en métal plastifié, leur corps en forme de bidon ou leur tête siliconée façon papier mâché, impossible de les confondre avec le boulanger du coin… Ça ne pouvait plus durer ! C’est ce qu’ont estimé les chercheurs américains de l’Institut de la Cognition pour Humain & Machine à Pensacola, en Floride, en décidant d’apporter un peu plus de réalisme aux mouvements saccadés dont font preuve les robots raides et psychorigides qui traversent parfois notre quotidien.

Seulement voilà, les cabrioles que peut exécuter la plus perfectionnée des machines restent actuellement bien en deçà de la fluidité et de la grâce que nous procurent nos musculatures biologiques. C’est la raison pour laquelle, les chercheurs de l’Institut ont décidé de construire un humanoïde en repartant de zéro. Enfin presque ! Puisque que le nom du prototype imaginé rend un hommage appuyé à l’une des plus grandes gymnastes de l’Histoire sportive : la Roumaine Nadia Comaneci, championne olympique en 1976 à Montréal à seulement 14 ans. 

Surnommée donc Nadia par ses concepteurs, la machine n’est pour l’instant qu’une maquette presque fonctionnelle, mais déjà elle promet ! Mue par des vérins hydrauliques qui lui procure force et puissance, la « robote » se déplace beaucoup plus rapidement que les autres modèles. Ce qui lui permet par ailleurs, quand elle réalise des mouvements complexes, de mieux garder son équilibre. La version finale devrait mesurer entre 1m70 et 1m80, pour un poids d’environ 90 kg. C’est du lourd, mais il n’est pas certain que ces mensurations correspondent vraiment à la Nadia organique qui lui a servi de modèle.

En revanche, chacune de ses pièces a été confectionnée par imprimante 3D, ce qui a permis aux roboticiens de tester les meilleurs assemblages possible, tout en réduisant les coûts de production. Côté électronique, Nadia embarque les mêmes capteurs que l’on trouve à bord des voitures autonomes afin de percevoir son environnement. Une centrale à inertie, des accéléromètres et des gyroscopes issus de l’industrie des smartphones complètent le dispositif. À terme, ces robots gymnastes ressembleront visuellement, comme deux gouttes d’eau aux humains, prévoient les scientifiques. Mais leur force physique, leur sens de l’équilibre et la vitesse d’exécution des programmes de leur cerveau électronique, risquent, tôt ou tard de mettre au tapis, tous nos champions olympiques.

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Q, une voix virtuelle sans genre

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Tous les bijoux high-tech conversationnels développés actuellement par les grandes firmes du numérique nous offrent deux possibilités, soit vous optez pour la voix masculine, soit vous choisissez celle d’une femme. Mais voici « Q », la première voix artificielle non « genrée » du monde, développée par des chercheurs danois, afin de lutter contre les stéréotypes sexistes dont font preuve les assistants vocaux.
Aujourd’hui, nos assistants électroniques peuvent enfin comprendre et se faire comprendre de leur interlocuteur. Mais Siri, Alexa, Google Assistant, Cortana et bien d’autres champions électro de ce clavardage vocalisé partagent une caractéristique bien singulière, lors de leur première activation, leur voix est par défaut féminine. Une habitude fâcheuse, selon une étude menée par une chercheuse spécialisée dans les interactions entre les humains et les machines qui a été réalisée au Danemark pour les agences créatives et de communication Virtue et la Copenhagen Pride.
Les grandes entreprises high-tech auraient recours systématiquement aux voix de synthèse de genre féminin, jugées plus rassurantes, sur les appareils proposant des services, comme les assistants virtuels ou les systèmes de guidage par GPS. Les intonations masculines, en revanche, seraient plus souvent usitées pour renforcer une impression de sérieux et d’autorité, dans les applications bancaires sur mobiles, par exemple. Avec l’aide des chercheurs du collectif Equal AI, qui encourage le développement d’une intelligence artificielle éthique, les ingénieurs danois en collaboration avec des linguistes ont mis au point un programme informatique de vocalisation dénommé « Q ».
Objectif ? Briser les stéréotypes de genre que colporte pour des raisons évidentes de marketing, l’industrie numérique. Pour réaliser la première voix artificielle non sexuée du monde, les chercheurs ont d’abord mixé ensemble celles de cinq volontaires, hommes et femmes. Ils ont ensuite modulé ces enregistrements vocaux de 145 à 175 Hz, estimant que ces fréquences audio semblaient à l’écoute les plus neutres possible.
Afin d’affiner les résultats, ils ont testé auprès de 4 600 personnes, tous les timbres de voix obtenus. Une seule a eu les faveurs de la majorité, celle de « Q ». « Ce programme a été créé pour aider à mettre fin aux biais sexistes et favoriser une plus grande inclusion dans la technologie des assistants vocaux », argumente le site du projet. Reste maintenant à convaincre les géants du Web de l’intégrer dans leurs appareils. « J’ai besoin de votre aide » déclame depuis « Q » dans une vidéo promotionnelle qui circule sur les réseaux sociaux.
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Stadia, le début de la fin des consoles de jeux

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Google vient annoncer le lancement de Stadia, un nouveau service en ligne qui a pour ambition d’envoyer au musée toutes les consoles de jeux. La firme américaine promet à tous les gamers du monde de pouvoir s’adonner à leur passe-temps favori en haute définition sur n’importe quel type de matériel et sans téléchargement de logiciels.
Panem et circenses, c’est-à-dire littéralement « pain et jeux du cirque », est une expression latine autrefois en vigueur dans la Rome antique pour dénoncer les pratiques de manipulation de l’opinion dont les empereurs romains abusaient en distribuant de la nourriture à foison et organisant de jeux d’arènes à tire-larigot, afin de s’attirer les faveurs de la plèbe. 2000 ans plus tard, l’imperator du numérique mondial Google, avec l’annonce officielle de Stadia, a repris à son compte la formule, mais sans aller toutefois jusqu’à promettre de fournir gratuitement des miches de pain aux affamés du web. Cette plateforme en ligne de jeu à la demande, présentée en grande pompe à la Conférence annuelle des développeurs de jeux de San Francisco, sera d’ici à la fin de l’année accessible à n’importe quel gamer où qu’il se trouve sur la planète.
La firme toutefois n’a pas souhaité indiquer comment elle comptait facturer son nouveau service et à quel prix. Abonnement ? Insertion de pubs ou achat de jeu complet ? Mystère ! On ne connaît pas non plus le catalogue des jeux qui seront disponibles sur Stadia. Seule certitude, la prestation ne sera pas gratuite au regard des investissements financiers et technologiques réalisés par l’entreprise américaine pour développer sa plateforme. L’objectif de la firme est clair : séduire plus de deux milliards de joueurs potentiels dans le monde qui, au lieu d’installer un DVD et un programme sur une console ou un ordinateur, seront connectés en direct aux machines surpuissantes équipant ses centres de données.
Jouer sans interruption ni ralentissement
Le géant du web promet une expérience de gaming sans aucune interruption ni ralentissement, rivalisant avec les plus puissantes consoles du moment, à la condition toutefois de disposer d’une liaison en haut débit. La résolution graphique des jeux est annoncée jusqu’à 8K, d’un clic l’utilisateur affichera ses titres ludiques sur une télé connectée, un smartphone, une tablette et tout type de matériel équipé du système Android ou encore sur un PC en passant simplement par le navigateur Chrome.
Par ailleurs, Google qui commercialise une manette, avec des fonctionnalités dédiées à sa plateforme, propose sur YouTube, une interaction immédiate entre les millions de spectateurs des parties de jeux en ligne et les gamers. En quelques secondes, vous pourrez ainsi passer d’observateur à celui de joueur sans jamais quitter, à la plus grande joie des annonceurs publicitaires, l’écosystème de la firme. Cette débauche de puissance informatique, forcement énergivore, serait nuisible à l’environnement, s’inquiètent les experts du climat. Stadia risque également de renforcer la position de quasi-monopole dont jouit déjà Google sur la toile mondiale.
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Batterie au CO2

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Avec l’objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre, des chercheurs américains ont conçu un nouveau type de batterie électrique utilisant le CO2 dégagé par les cheminées d’usines, comme réactif dans des accumulateurs à base de lithium afin de stocker les productions de courant.
(Rediffusion du 30 septembre 2018)
La maison brûle, estimaient encore récemment 15 000 spécialistes du climat.  Si les émissions de carbone dans l’atmosphère continuent d’augmenter au rythme actuel, 74 % de la population mondiale sera exposée à des vagues de chaleur potentiellement mortelles d’ici à 2100 », révèlent leurs rapports. « Et si ce satané CO2 devenait la matière première des batteries électriques de demain ? » ont imaginé les chercheurs américains de l’Institut des technologies du Massachusetts.
Comment fonctionnent ces accumulateurs de courant ? Nos batteries sont composées de plusieurs éléments, nous trouvons l’électrolyte, dans laquelle règne en maître le lithium. C’est ce métalloïde qui stocke et délivre la force électrique entre les électrodes, dont l’une se nomme l’anode, l’autre la cathode. Les ions lithium se déplacent d’une électrode à l’autre pendant les cycles de charges et de décharges. L’anode des batteries est généralement en graphite, un minéral naturel de carbone. Alors, pourquoi ne pas utiliser directement du CO2 à la place du graphite dans une batterie ?  Ben  non ! Et c’est une histoire de désamour, le courant ne passe pas entre le dioxyde de carbone, gaz peu réactif, et les ions lithium. Par ailleurs, pour convertir en composé solide le CO2, il faut passer par des processus chimiques complexes et onéreux.
Effectivement ! Alors que faire ! Les chercheurs américains ont expérimenté un procédé pour transformer le dioxyde de carbone facilement en carbonate minéral à moindre frais et en quantité industrielle. En ajoutant un adjuvant de leur invention au CO2 que dégagent les cheminées d’usines, leur prototype de batterie pourrait convertir en continu le gaz pollueur en carbonate minéral. Bingo ! Après des mois de tests, les scientifiques du MIT estiment que leur solution permettra de limiter fortement les émanations à effet de serre dans l’atmosphère en piégeant à la source les émissions de CO2.
En revanche, la durée de vie de leur prototype de batterie n’excède pas les 10 cycles de charge et décharge. « Nous sommes encore loin d’un déploiement commercial » indiquent les scientifiques qui restent cependant confiants, rêvant déjà à la production en série de batterie électrique préchargées à partir des cheminées d’usines ou à des voitures thermiques « zéro rejet » qui rouleront à la fois au tout électrique et aux gaz à effet de serre.
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DelFly Nimble, quand les drones prennent la mouche

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Des chercheurs néerlandais ont créé un prototype de drone-mouche qui est téléguidé à distance par onde radio. L’objectif des roboticiens est de reproduire le plus fidèlement possible le vol des drosophiles pour découvrir les secrets de leurs acrobaties aériennes qui leur permettent d’échapper aux prédateurs et aux pièges tendus par les arboriculteurs.
Depuis quelques années déjà, les vergers en Europe sont confrontés à l’invasion d’une mouche asiatique qui boulotte sans vergogne tous nos agrumes. Avec son appétit d’ogre et ses attaques « surprises », la drosophile dénommée suzukii contraint les arboriculteurs à recourir de façon massive aux produits phytosanitaires pour tenter de sauver leurs récoltes fruitières.
Cette chimie nuisible à l’environnement, qui détruit la biodiversité et affecte notre santé, se révèle par ailleurs inefficace pour combattre la prolifération de ces voltigeurs envahissants. Mais l’agilité aérienne, dont fait preuve la bestiole, a fini par interpeller les roboticiens du laboratoire « biomimétique » de l’université de technologie de Delft au Pays-Bas.
Après avoir réalisé un drone insecte entièrement autonome inspiré de la libellule, qui se déplaçait uniquement à l’aide du battement de ses ailes, les chercheurs néerlandais, ont conçu leur nouveau robot volant en prenant comme modèle la mouche des fruits. L’animal cybernétique qui répond au nom DelFly Nimble est un poids plume de 29 grammes et mesure 33 centimètres d’envergure.
Et question agilité, l’engin est un appareil de haute voltige, exécutant avec réalisme toutes les acrobaties dont sont capables ses cousines biologiques. En haut, en bas, poussée avant, arrière, virage latéral, vol stationnaire, retournement à 360° et changement brutal de direction, le drone-mouche se pilote aisément à l’aide d’une simple radio commande ! L’insecte robot est équipé de deux mécanismes de battements d’ailes indépendants que coordonnent deux servomoteurs chargés respectivement de l’angle et de l’orientation de ses voilures pour maintenir le cap ou se déplacer sur trois axes dans un espace aérien en 3 dimensions. Véloce ma non troppo !
Avec sa vitesse de pointe de 25 k/h, l’insecte robotisé souffre toutefois d’un manque flagrant d’autonomie : 5 petites minutes de vol suffiront à mettre à plat ses batteries. Les concepteurs du drone-mouche estiment, en revanche, qu’il est prêt pour effectuer de « nombreuses tâches dans le monde réel ». Oui mais voilà lesquelles ? Pollinisateur des vergers ou drone-espion ? Motus et bouche cousue, répliquent les roboticiens néerlandais en prenant la mouche.
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RangerBot, robot marin protecteur des coraux

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Des scientifiques australiens ont mis au point un robot sous-marin capable de traquer et de tuer la « couronne d’épines », une étoile de mer qui décime les organismes vivants constituant la Grande Barrière de corail. RangerBot est le nom de ce drone subaquatique chargé de veiller sur ce monument naturel d’une superficie de 348 700 km². Inscrite au patrimoine de l’Humanité, la Grande Barrière de corail est aujourd’hui menacée de disparition.
Si rien n’est entrepris pour leur préservation, les récifs coralliens qui sont des animaux marins caractérisés par un squelette calcaire risquent d’ici à la fin du siècle de totalement disparaitre. Les coraux vivent très collés-sérés exclusivement en groupe. Ensemble, ils forment des « super organismes » qui ont patiemment colonisé depuis des millénaires les hauts fonds de la plupart des océans du monde.
Mais les activités humaines comme la super pêche, conjuguées aux effets dévastateurs du réchauffement climatique accélèrent leur extinction, nous alerte depuis des lustres l’Organisation des Nations unies. C’est le cas de la Grande Barrière de corail située au nord-est de l’Australie qui est considéré comme l’une des plus grandes constructions jamais réalisées par un organisme vivant sur Terre !
Menace de la « couronne d’épines »
De la taille de l’Italie, ce chef-d’œuvre de la nature est aujourd’hui en péril. Les coraux de la Grande Barrière qui blanchissent et meurent en masse sont confrontés à une double agression : celle de la hausse de la température de l’eau et la prolifération d’une étoile de mer invasive aux instincts meurtriers, surnommée « couronne d’épines ».
Sans prédateur naturel et avec des capacités de reproduction exponentielles, des légions de ces animaux marins boulottent sans vergogne, en se servant de leurs piques acérés, les organismes qui composent l’immense récif corallien des côtes australiennes.
Robot des mers multifonctions
Mais tout n’est pas perdu ! Car voici RangerBot, le robot sous-marin tueur d’étoiles de mer, conçu par les scientifiques de l’Université de technologie du Queensland. 10 ans de recherches ont été nécessaires pour le mettre au point avec la contribution de la firme Google. Le drone océanique mesure 75 cm de long et pèse 15 kg, il se programme à l’aide d’une simple tablette tactile. Entièrement autonome et bardé de capteurs, il est capable de repérer les « couronnes d’épines » exterminatrices, de fondre sur ses proies, afin de leur injecter un poison mortel.
Les aptitudes de l’appareil ne s’arrêtent pas là, ce robot subaquatique est chargé de surveiller les autres espèces de nuisibles, de mesurer la qualité de l’eau et son niveau de pollution. Il permet aussi de cartographier avec exactitude tous les monuments engloutis, mais vivants, que constituent les écosystèmes coralliens aujourd’hui menacés d’extinction.
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L’enfant robot

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Les robots anthropomorphiques de l’entreprise américaine Gaumard Scientific sont exclusivement réservés à la formation des étudiants en médecine. La série HAL des robots-enfants développés par les laboratoires de la société simule parfaitement de nombreux symptômes de dizaines de maladies et un ensemble d’expressions humaines comme la peur et l’angoisse qu’éprouvent les jeunes patients quand ils sont hospitalisés.
Une ribambelle d’humanoïdes anthropomorphes et conversationnels, sortent actuellement des labos, fin prêts à épauler leurs frères biologiques, dans leurs tâches quotidiennes.
Certains sont employés comme de simples machines de compagnie, d’autres hautement spécialisés, assistent des astronautes, des chercheurs, des militaires et aujourd’hui des médecins. Simuler des maladies est la fonction première du dénommé HAL, le robot-bambin qui reprend les traits et la morphologie d’un enfant de cinq ans. Cette machine ultra réaliste développée par l’entreprise américaine Gaumard Scientific, spécialiste de la conception de squelettes humains synthétiques, est destinée à l’enseignement dans les facultés de médecine. 
Convulsions, saignements, arrêt cardiaque, choc traumatique…et bien d’autres, le vaste registre des symptômes intégrés dans la programmation de l’enfant robot, offre aux apprentis chirurgiens, pédiatres et médecins de s’exercer à établir un bon diagnostic. Ils auront la possibilité, par exemple, de mesurer le taux de glycémie et d’oxygène dans le sang artificiel du gamin synthétique. Le jeune patient robotisé permet aux étudiants de répéter jusqu’à la perfection les gestes précis qu’il convient de prodiguer en cas d’intervention.
Les concepteurs du jeune androïde l’ont doté d’un « moteur d’expression ». Hal sait simuler la peur, l’angoisse ou encore pleurer en appelant sa mère. Un ensemble de traits de caractère 100% humain qui plonge les étudiants dans les conditions du réel. Des situations anxiogènes qu’ils ne manqueront pas de retrouver plus tard dans l’exercice de leur profession.
Toutefois, les concepteurs expliquent qu’ils n’ont pas voulu pousser l’anthropomorphisme de leur cobaye médical trop loin, craignant qu’un excès de réactions émotionnelles sur les élèves ne perturbe leur apprentissage. Les futurs médecins devront, cependant, pour être d’une efficacité maximale, savoir gérer dans le cadre d’une intervention rapide leur stress, précise la société Gaumard Scientific. Deux versions du simulateur médical Hal ont été développées, chaque modèle sera facturé environ 48 000 dollars aux établissements hospitaliers universitaires. Une somme entièrement justifiée au regard des performances de ces machines « créées pour souffrir » à notre place, afin de mieux former les prochaines générations de médecins qui seront chargés de nous soulager efficacement et si possible sans douleur.
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HoloLens 2, le casque d’«holoportation» ultime selon Microsoft

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Oubliez vos smartphones pliables hors de prix, les réseaux 5G qui peinent à se mettre en place ou les gadgets connectés qui ont été présentés à grand renfort de publicité au Mobile World Congress 2019 de Barcelone en Espagne. L’innovation qui a fait sensation au Salon se nomme HoloLens 2, la nouvelle version du casque de réalité augmentée mis au point par les chercheurs de Microsoft, permettant à son utilisateur de mixer réalité et images de synthèses en temps réel et en relief, dans son environnement immédiat.
Rappelons que derrière les trois termes Réalité Virtuelle et Augmentée se cache un ensemble de technologies qui vise à ajouter des inscriptions virtuelles au monde qui nous entoure à travers des écrans portatifs. Ces techniques nous offrent des voyages aller-retour dans des espaces interactifs artificiellement créés en trois dimensions par ordinateur et le monde réel qui nous entoure, expliquaient les ingénieurs de Microsoft en présentant en 2015 l’HoloLens, première version.
Mais l’appareil avait un peu déçu, ses utilisateurs lui reprochant notamment un champ de vision assez restreint et la définition des images en 3D projetées dans l’environnement assez grossières. Bref, quelque chose qui clochait là-dedans, précipitant alors le retour du casque dans les labos recherche de la firme américaine.
Quatre ans sont passés et la nouvelle version propose les mêmes fonctionnalités, mais en mieux ! Comme la première version, une série de caméras capturent les images, par exemple, d’une personne sous tous les angles puis les affichent en superposition sur l’écran du casque translucide d’un autre utilisateur équipé du même dispositif. L’individu numérisé se retrouve ainsi « holoporté » en direct dans l’environnement soit virtuel, soit réel de celui qui reçoit les images. L’opération s’exécute évidemment dans les deux sens pour engager une conversation.
L’HoloLens 2, qui se place sur la tête aussi facilement qu’une casquette, propose une immersion renforcée avec des images 3D d’un réalisme confondant qui s’adaptent à la distance des mains ou des doigts de son utilisateur. L’objectif étant qu’il puisse manipuler des objets virtuels comme s’ils s’agissaient de vrais. Autre évolution, l’introduction de la détection du regard grâce à des capteurs qui vont suivre le mouvement des yeux.
Commercialisé à 3 080 euros, ce casque se destine aux professionnels dans les secteurs industriels et médicaux. L’armée américaine en a déjà commandé 100 000 afin  « d’augmenter la létalité en améliorant les capacités de détection, de prise de décision et d’engagement avant l’ennemi », indique le ministère de la Défense.
Un contrat qui a déclenché la colère d’une cinquantaine de salariés de Microsoft exigeant son annulation immédiate. « La guerre ne doit pas devenir un jeu vidéo » affiche leur pétition en ligne.
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Un Web tombé du ciel

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Le projet OneWeb envisage de délivrer depuis la proche banlieue de la terre, un  Internet rapide et bon marché à l’ensemble de la planète d’ici à 2021. Six premiers mini satellites ont été placés en orbite basse par une fusée Soyouz qui a décollé depuis le port spatial de la Guyane française. Pas moins de 650 seront nécessaires afin de couvrir en haut débit et à bas coût les régions les plus reculées et les moins connectées du monde. 
L’idée d’employer des satellites pour offrir aux 4 milliards de personnes non connectées un accès pérenne à la toile, n’est pas nouvelle. Le projet O3b, qui est une abréviation signifiant en français les « trois autres milliards », imaginé en 2007 doit permettre à quelque 180 pays numériquement défavorisés, de bénéficier enfin d’un internet satellitaire bon marché.
Selon les experts en astronautique, plus d’une cinquantaine de projets du même acabit seraient en gestation actuellement. Le plus ambitieux se nomme StarLink, imaginé par Elon Musk, le patron de la société SpaceX qui conçoit des lanceurs spatiaux réutilisables avec 12 000 microsatellites larges bandes, placés en orbite basse autour de la terre d’ici à neuf ans. Mais le projet du milliardaire, qui a de toute évidence d’autres martiens à fouetter, semble présenter des problèmes de faisabilité.Ce retard à l’allumage arrange bien les affaires du consortium OneWeb mené par Greg Wyler qui vient de lui damer le pion avec l’envoi réussi de six premiers satellites sur 648, que comptera au total sa propre constellation.
OneWeb bénéficie du soutien financier de Virgin Group, la société du britannique Richard Branson, de Qualcomm, fabricant américain de puces électroniques, d’Intelsat, du géant japonais Softbank ou encore de la firme Coca-Cola. L’Européen Airbus a été chargé de concevoir et construire les satellites, Arianespace s’occupe de leurs lancements.
Pari réussi pour la première phase du projet avec six petits satellites qui ont été acheminés sans encombre à bord d’une fusée Soyouz depuis le port spatial de Kourou à 1-000 kilomètres de la Terre. 
27 lancements seront nécessaires en tout pour convoyer le reste des satellites gros comme des réfrigérateurs et pesant un peu plus de 147 kg pièce. Les 1ers services Web seront commercialisés en 2021 annonce OneWeb d’abord auprès des entreprises et ensuite aux particuliers.
Cet internet spatial fonctionnerait avec des terminaux compatibles 3, 4 et même 5G, ainsi qu’en Wi-Fi, aussi bien sur terre, dans les airs et sur les mers, à l’aide de relais terrestres adaptés. Mais collisions et gestion des débris spatiaux des satellites en fin de vie, inquiètent toutefois certains spécialistes en astronautique.
Ils estiment que la multiplication des engins en orbite proche met en péril les autres activités spatiales, craignant sans doute que nous passions un beau jour, du problème de la fracture numérique mondiale, à celui d’une fracture du crâne généralisée… quand cet internet venu du ciel nous tombera sur la tête.
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