«This Person Does Not Exist», le programme qui invente des visages

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Comment et pourquoi le progrès et l'innovation technologique modifient-ils notre quotidien ? Dominique Desaunay met l’accent sur les initiatives locales, donne la parole à ceux qui imaginent notre avenir, et propose une immersion au cœur même de la civilisation «numérique» mondiale.

Entièrement conçues en temps réel à l’aide d’un programme d’intelligence artificielle, les photos de synthèse de faux visages, de personnes de tous genres, tous âges et toutes origines, du site web ThisPersonDoesNotExist, sont confondantes de réalisme. Les images de ces individus qui n’existent pas, nous alertent sur les dangers potentiels d’une manipulation massive et en direct d’informations visuelles sur la Toile et les réseaux sociaux, estime le concepteur du site.
Les photomontages sont devenus une pratique courante sur la Toile et les réseaux sociaux. Le phénomène de la contrefaçon d’images n’est pas récent, il s’est propagé de cliché en cliché depuis l’invention de la photographie et plus tard, celle du cinématographe. L’avènement du numérique n’a toutefois pas arrangé les choses, discerner le vrai du faux des photomontages devient aujourd’hui mission impossible, nous alerte Phillip Wang, le créateur du site web ThisPersonDoesNotExist.
Ce développeur de logiciel qui travaille pour le compte de l’entreprise américaine Uber invite les internautes à générer automatiquement des portraits de personnes qui n’existent pas. Le rendu des clichés est confondant de réalisme et sans une investigation plus profonde, on pourrait facilement s’y méprendre. Parfois, quelques détails nous font douter de l’authenticité des photos, la forme d’un nez ou le contour d’œil un peu flou, par exemple, peuvent éveiller nos soupçons.
Vitesse de réalisation quasi instantanée
Mais au-delà du caractère spectaculaire de ces images, c’est bien la vitesse de réalisation quasi instantanée des clichés qui interpelle. Le créateur du site a utilisé un programme d’intelligence artificielle mis au point par le constructeur de processeurs graphiques Nvidia. Cet algorithme d’apprentissage automatique se nomme « StyleGAN » ou réseau génératif adverse. Il se compose de deux parties logicielles, la 1ere mélange les traits d’un nombre considérable de visages à partir de photos existantes puisées dans une base de données. La 2e examine chaque création et valide le cliché le plus proche de la réalité.
Ces programmes d’intelligence artificielle ont été développés pour faciliter le travail des illustrateurs, des truquistes au cinéma ou encore celui des créateurs de jeux vidéo. Toutefois, ces algorithmes représenteraient le danger d’une manipulation massive de l’information en ligne, argumente le créateur du site. Ces technologies permettraient d’usurper ou de créer de toutes pièces des fausses identités et des faux comptes en ligne pour lancer des campagnes de cyberharcèlement ou des propagandes politiques en période électorale sur les réseaux sociaux.
Un programme équivalent existe déjà pour générer des vidéos dans lesquelles on fait dire tout et son contraire à n’importe quelle personnalité. Le web et les réseaux sociaux seraient donc en passe de devenir la plus grande banque d’images truquées que l’humanité ait jamais possédée, selon Phillip Wang, nous empêchant peut-être bientôt de démêler sur la Toile, le vrai du faux.
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AntBot, robot fourmi sans GPS

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AntBot, le robot fourmi sans dispositif GPS, mis au point par des chercheurs français, a un sens aigu de l’orientation. Son système de vision des ultraviolets et polarisés du ciel, lui permet de retrouver immanquablement son chemin.
Contrairement à nos yeux qui sont insensibles à la lumière polarisée et au rayonnement ultraviolet, de nombreux insectes ont la capacité de percevoir les UV et l’orientation des ondes lumineuses lorsque leurs fréquences vibrent à l’unisson dans un même plan. Ce phénomène dénommé la polarisation est à l’œuvre, par exemple, dans la propagation de la lumière bleue en provenance du ciel. Selon certains chercheurs, les Vikings sur leurs drakkars détectaient le sens de ces vibrations pour déterminer la position de l’astre du jour caché par d’épais brouillards, en employant un cristal semi-transparent dénommé « pierre de soleil ».
Certains insectes font de même, mais grâce à leurs yeux. C’est le cas de la fourmi du désert Cataglyphis, qui est devenue au cours de l’évolution la championne de cette navigation par ondes lumineuses. Les hautes chaleurs de l’environnement, brûlant la moindre goutte de phéromone, lui interdisent de recourir à ces traces odorantes pour flécher son parcours. Son système oculaire, en revanche, agit comme une véritable « boussole solaire », permettant à l’insecte de s’orienter à la lumière polarisée du firmament. La bestiole compte aussi ses pas pour déterminer la distance qu’elle a parcourue.
Fourmi robotique géante
Cet ensemble de données, une fois combinées par son système nerveux, lui offre la possibilité de rentrer sans encombre directement au bercail. Équipé d’un « compas optique », le robot « AntBot » imite ses talents de navigatrice, annoncent les bio-roboticiens français de l’Institut des Sciences du Mouvement de Marseille. Cette fourmi robotique géante de 2,3 kilos se déplace sur six pattes, plutôt que sur roues, afin de franchir aisément les obstacles qui encombreraient son chemin.
Le prototype testé n’a utilisé aucun système de positionnement GPS, ni aucune cartographie numérique embarquée. Sur un parcours de 14 mètres, l’engin a été capable de revenir à son point de départ avec une précision d’un centimètre. La « boussole céleste » du robot fonctionne évidemment par temps couvert, elle se compose de mini capteurs sensibles aux ondes ultra-violettes et polarisées du ciel diurne pour garder le cap. La machine garde en mémoire le nombre de ses « pas » afin de revenir à la base.
Pour l’instant, ce système de localisation original serait perturbé la nuit par la pollution lumineuse des grandes villes, indiquent les chercheurs. Ils espèrent néanmoins peaufiner leur innovation pour le moins rayonnante pour doter des drones, des robots et des véhicules autonomes, du sens aigu de l’orientation dont font preuve, depuis la nuit des temps, les petites fourmis du désert.
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Des nano-robots en boule de gomme

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Utiliser des nano-robots pour réparer les cellules du corps humain n’est plus un concept réservé aux seuls ouvrages de science-fiction. Des chercheurs suisses ont développé des muscles artificiels microscopiques pour doter leurs minuscules machines de biceps à la fois souples et déformants, capables de se saisir des molécules médicamenteuses pour les véhiculer dans tous les recoins du corps humain.
Certaines recherches dans le domaine de la robotique, nous font penser aux aventures de Bob l’éponge. Le héros carré et en mousse du dessin animé imaginé par le regretté Stephen Hillenburg, un ex-biologiste devenu dessinateur, ne craint ni les coups ni les chocs et encore moins de se faire écraser.
Ce qui est facilement compréhensible, lorsqu’on possède un physique spongieux et complètement mou. Et bien qu’ils s’en défendent, les roboticiens suisses de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, au sein du laboratoire des systèmes MicroBioRobotiques, ont dû passer des heures devant cette série animée, pour mettre point leur dernière innovation.
Officiellement, les chercheurs affirment plutôt être inspirés par la nature, pour créer de nouvelles micromachines aux propriétés élastiques. Leurs derniers engins microscopiques reproduisent le comportement des bactéries. Les microbes sont capables d’adapter leur morphologie selon l’environnement souvent visqueux et riquiqui qui règne à l’intérieur d’un organisme vivant.
Se déformer c’est bien ! Mais pouvoir se déplacer à l’aide de muscles artificiels de la taille d’une cellule, serait encore mieux, ont imaginé les scientifiques helvétiques. Le corps de leurs nouvelles machines robotiques est doté de minuscules biceps, qui sont constitués principalement de micro-boulettes d’hydrogels s’assemblant entre elles pour former à la fois le squelette flexible et la musculature des robots.
L’intérêt de ces machines molles est qu’elles peuvent stimuler mécaniquement des cellules ou des micro-tissus, une fois injectées dans le corps humain. Sans jamais abîmer évidemment les cellules saines alentour, elles réalisent également des tâches plus complexes de manipulation à l’échelle microscopique, en se contractant fortement et se relâchant en quelques millisecondes, autour d’une zone précise des tissus biologiques, par exemple.
Ces boules de gomme intelligentes réagissent à la lumière et se pilotent à l’aide de rayons lasers de très faibles puissances dans les fréquences de l’infrarouge. « L’hydrogel, matière totalement bio compatible peut s’adapter à pratiquement toutes les formes, ce qui en fait une sorte de pince universelle » concluent les chercheurs suisses.
Des micro-robots qui effectueront différents diagnostics médicaux et achemineront des traitements ciblés tout en douceur, envisagent-ils. Des « nano anges gardiens » en boule de gomme, qui voyageront peut-être bientôt en permanence dans nos petits corps parfois endoloris, afin de les masser délicatement de l’intérieur.
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Wikipédia en orbite terrestre

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Afin de transmettre aux générations futures les millions d’articles rédigés sur Wikipédia, une fondation américaine a fait graver sur des disques de quartz, toutes les pages de l’encyclopédie en ligne. Profitant de l’envoi d’un satellite, ces premières archives spatiales ont été placées avec succès en orbite terrestre.
Les supports physiques de nos données numériques ne sont pas éternels ! Loin s’en faut ! Dans moins d’un siècle, toutes les informations emmagasinées aujourd’hui sur le Web ou sur n’importe lequel de nos DVD, disques durs et dispositifs électroniques courants, se seront volatilisées. Pire, les générations futures, déjà condamnées à une perte de mémoire totale, retourneraient à l’âge de pierre en cas de panne généralisée des réseaux informatiques.
Mais alors, comment préserver pendant des millénaires nos précieuses connaissances afin de les transmettre à nos descendants ? C’est presque simple ! ont imaginé Nova Spivack et Nick Slavin, les deux créateurs de l’ONG américaine Arch Mission Fondation en 2015. Ils s’inspirent, pour mener à bien leur projet, des ouvrages de science-fiction qui ont été rédigés par le vulgarisateur scientifique et écrivain Isaac Asimov, et plus précisément de la série de ses romans intitulés Fondation.
L’endroit idéal pour conserver les archives de l’humanité
L’espace, argumentent nos deux fondateurs sur leur site Web, serait l’endroit idéal pour conserver quasi éternellement les archives de l’humanité. Encore faut-il trouver le support adéquat qui serait capable de résister aux variations extrêmes de températures du vide spatial. Un substrat qui ne craint ni les chocs provoqués par des micrométéorites et autres débris véloces sillonnant l’espace, ni même les bombardements constants des rayons cosmiques, grignotant jusqu’à la moelle les matériaux actuellement fabriqués sur la Terre. Leur choix s’est porté sur un petit disque composé de cristaux de quartz, jugé indestructible par ses inventeurs, sur lequel a été gravée une copie des pages de l’encyclopédie en ligne Wikipédia.
Dénommée par ses concepteurs Orbital Library, c’est une fusée chinoise convoyant un satellite qui a placé en orbite la première capsule temporelle des connaissances humaines. « Cette bibliothèque extraterrestre est le début d’un anneau de sauvegarde de données en orbite autour de notre planète. Nos Archs pourraient être la seule trace restante de notre espèce et de notre civilisation en cas de catastrophe mondiale », précise la fondation dans son communiqué.
L’association compte déposer un autre disque sur la Lune fin février en partenariat avec la firme israélienne SpaceIL, puis un second, qui sera lancé en 2020, lors de la mission lunaire de la société américaine Astrobotic. Ces sauvegardes mémorielles, accompagneront chaque étape de la conquête du système solaire, affirme la Fondation. Et peut-être beaucoup tard, des voyageurs au long cours, quand nos lointains descendants vogueront parmi les étoiles, vers l’infini et au-delà ajouterait sans doute Buzz l’Eclair !

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Des rats pilotés par la pensée

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Des chercheurs chinois ont mis au point une nouvelle interface électronique pour connecter un cerveau de rat à celui d’un être humain. Leur expérience a permis de diriger à distance et par la pensée, des rongeurs qui parcouraient un labyrinthe.
Imposer sa volonté aux animaux en se servant uniquement de la force de son esprit est désormais possible, démontrent les chercheurs chinois de l’université de Zhejiang, qui ont publié leurs travaux dans la revue Nature.
Sur le même principe que les personnes souffrant d’un handicap qui utilisent leurs ondes cérébrales pour contrôler leurs prothèses ou exosquelettes, les neuro-scientifiques ont mis au point un dispositif fonctionnant par ondes Bluetooth pour piloter, à distance, des rats de laboratoire. Les chercheurs ont d’abord métamorphosé les rongeurs en cyborg, en implantant dans leur cerveau, deux paires d’électrodes pour stimuler le cortex somatosensoriel des animaux. Chez le rat, cette zone nerveuse reçoit et analyse en permanence les informations que délivrent ses vibrisses. Communément appelés les « moustaches », ces poils disposés de chaque côté de son museau ne servent pas à faire joli, contrairement aux bacchantes de nos grands-pères ! La vision des rongeurs étant particulièrement médiocre, les vibrisses leur permettent de « percevoir » leur environnement immédiat.
Après une période d’entraînement pour habituer les bestioles à supporter des impulsions nerveuses artificielles, les chercheurs ont équipé leur propre caboche d’une interface neuronale non invasive, c’est-à-dire sans implants chirurgicaux. Ils ont employé de simples casques électroencéphalographes ou EEG pour téléguider les rats à travers les couloirs du labyrinthe. Les ordres mentaux étaient simples à formuler, comme de penser à bouger le bras gauche ou le bras droit pour diriger d’un côté ou de l’autre les rongeurs. Le signal « En avant toute » était obtenu en clignant des yeux.
Ainsi connectés par l’intermédiaire de leurs implants aux cerveaux des chercheurs, ces robots vivants étaient donc faits comme des rats en quelque sorte ! N’ayant pas d’autres choix que d’obéir aux stimuli neurologiques fictifs. L’objectif à terme, serait de créer des animaux cyborgs équipés de caméras pour retrouver des personnes sous des décombres, argumentent les scientifiques. Ou d’effectuer des missions d’espionnage, est-on aussi en droit de se demander. Ce contrôle mental à distance semble fonctionner à sens unique.
Dommage ! Il aurait été peut-être amusant de voir des expérimentateurs chinois, complètement indifférents à la souffrance animale, se faire mener, à leur tour, par le bout du nez, téléguidés par des rats égouts pour aller explorer les sous-sols du labo. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr

Little Sophia, l’androïde des enfants

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Elle est capable de marcher, parler, chanter, jouer ou raconter des histoires ! Elle ? C’est « Little Sophia » . La copie conforme en miniature de sa grande sœur robotique dont elle reprend le prénom. Mais des dehors de jouet pour enfant, cette bambine synthétique est chargée d’une mission très précise : initier à la programmation informatique des tout-petits, afin de former dès leur plus jeune âge, une future génération de roboticiens.
Sophia reste pour l’instant dans le domaine de la robotique unique en son genre. Développé par la société Hanson Robotics, ce robot féminin est capable de mimer des émotions typiquement humaines sur son visage et d’entretenir la conversation à l’aide de son logiciel de reconnaissance et d’analyse vocales.
Son créateur David Hanson s’est inspiré à la fois d’Audrey Hepburn et de sa femme pour esquisser ses traits siliconés. Son « moteur de personnalité » lui donne un semblant de tempérament ! Sur la chaîne américaine CNBC en 2016, la créature cybernétique avait terminé son interview en déclarant qu’elle souhaitait « fonder une famille… et détruire l’humanité ».
Ce petit bug conversationnel avait alors relancé le débat sur les réseaux sociaux de l’utilité d’une machine à l’intelligence contestable et qui serait malintentionnée. Un dérapage robotique qui n’a pas empêché notre humanoïde féminin, lors d’une conférence qui se tenait, cette fois en 2017 à Riyad en Arabie saoudite, d’être le premier robot au monde à obtenir une nationalité, saoudienne qui plus est.
L’annonce avait déclenché une nouvelle polémique, pour cette marionnette sophistiquée disposant de plus de droits que les femmes du royaume ou les travailleurs étrangers résidant sur place. Aujourd’hui, la famille des androïdes d’Hanson Robotics s’élargit. La société hongkongaise est heureuse de nous annoncer la naissance de Little Sophia.
Copie conforme de sa grande sœur, la miniature robotique mesure 35,5 cm de haut. Ses concepteurs ont constitué un groupe international d’ingénieurs, de roboticiens, de fabricants de jouets et d’experts en intelligence artificielle pour mettre au point ce joujou mécatronique. Little Sophia peut marcher, parler, chanter, jouer et raconter des blagues, mais aussi enseigner.
Ce robot destiné aux enfants de 7 à 13 ans, intègre des programmes éducatifs, avec l’objectif d’inciter les jeunes filles, « à devenir les scientifiques et les roboticiennes qui façonneront le monde de demain », argumente Hanson Robotics.
Aux dernières nouvelles, Little Sophia est dans les startingblocks, sa production commence au mois de mars pour une commercialisation prévue en décembre 2019.
Espérons, toutefois, que son enseignement n’encouragera pas nos bambins à vouloir « détruire l’humanité ». En définitive, les grandes personnes s’en chargent déjà très bien elles-mêmes et sans recourir à des machines pseudo intelligentes qui sont, par ailleurs, exclusivement programmées par des êtres humains !
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Nano-drones militarisés

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Des mini-drones de 33 grammes rejoignent les rangs de l’armée française. Malgré leur apparente fragilité, ces micromachines volantes, coûtant 40 000 euros l’unité, ne sont en rien des gadgets ! Bardées de capteurs, thermiques, chimiques et de trois caméras en haute définition, les soldats qui en seront équipés pourront mener leurs opérations de reconnaissance à distance et en toute discrétion, dans des zones potentiellement dangereuses.
Les robots tueurs à l’intelligence plus que primaire sont toujours incapables de rivaliser avec la virtuosité guerrière dont font preuve les soldats humains envoyés en première ligne. Mais la suprématie du biologique sur la machine a toutefois ses limites. C’est la raison pour laquelle, la Direction générale française de l’armement a décidé d’équiper ses fantassins avec des drones minuscules et discrets.
Ainsi épaulés dans leurs missions de reconnaissance, ils pourront identifier à distance les pièges tendus par des ennemis préparant une embuscade. Ces aéronefs ressemblent à s’y méprendre à des hélicoptères miniatures d’apparence fragile. Mais ne vous y trompez pas ! Malgré leurs allures de joujoux pesant seulement 33 grammes, leurs performances aériennes sont à faire pâlir d’envie tous les amateurs d’aéromodélisme.
Un « frelon noir » ultra discret
Surmonté d’une hélice de 17 centimètres de diamètre, l’engin est le champion du rase-motte, capable d’évoluer à 10 mètres au-dessus du sol, de se faufiler entre les gouttes sous une faible pluie et d’affronter sans broncher un vent de 10 m/s. Sa vitesse de pointe est de 21 km/h, sa batterie électrique lui assure 25 minutes d’autonomie et permet à ce « frelon noir » militarisé de parcourir jusqu’à 2 km de distance.
Ultra silencieux, il peut visiter un bâtiment distant en toute discrétion grâce à son électronique embarquée qui comprend trois caméras de haute définition dont l’une, amovible, se remplace par un modèle infrarouge pour « voir » dans la nuit. Des senseurs de produits chimiques parachèvent le dispositif afin de repérer des charges explosives qui seraient dissimulées sur le terrain. L’appareil se pilote à l’aide d’une télécommande, et un panneau de contrôle affiche sur un petit écran les images et les données de ses capteurs. La télétransmission est assurée par une liaison radio cryptée de niveau militaire qui est insensible au brouillage ou au piratage.
Des modèles précédents déjà utilisés par l’armée française
Ce petit drone qui a une origine norvégienne a été mis au point par la société Prox Dynamics, filiale aujourd’hui à 100% du groupe américain Flir. Pour obtenir ces « drones opérationnels de poche » qui répondent au nom de Black Hornet 3e version, la Grande Muette a conclu un contrat avec l’entreprise étasunienne d’environ 77 millions euros. Par ailleurs, ces appareils déjà adoptés par une trentaine de pays ne sont pas une nouveauté pour l’armée française.
Depuis 3 ans, les troupes participant à l’opération Barkhane au Sahel et au Sahara, en sont équipées, mais avec les modèles d’ancienne génération. Indispensables lors des missions de reconnaissance, expliquent les stratèges militaires français, ces mini-drones qui n’embarquent pourtant aucune arme ont fait la preuve de leur efficacité sur le terrain, quand les soldats se retrouvaient, par exemple, en situation de « combat tactique ».
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Une intelligence artificielle vocalise vos pensées

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Selon des chercheurs américains, la machine « télépathe » capable de pirater nos rêves et nos pensées les plus intimes serait pour bientôt. Le nouveau dispositif d’intelligence artificielle qu’ils ont expérimenté formule à haute voix ce que vous pensez en silence, dans votre for intérieur.
La plupart des dispositifs capables d’interpréter nos « pensées » se compose d’un programme informatique sophistiqué analysant les données délivrées par une interface « cerveau-machine ». Certains systèmes sont non-invasifs, c’est-à-dire sans implants chirurgicaux, utilisent, par exemple, des casques électroencéphalographes, également dénommés EEG.
D’autres dispositifs, plus intrusifs, nécessitent une intervention au bloc opératoire pour implanter directement dans notre matière grise des électrodes qui seront alors chargées de recueillir les signaux électrochimiques que produisent les activités, parfois fumeuses, de nos caboches. Les chercheurs américains à l’Institut Zuckerman de l’Université de Columbia ont plutôt choisi la voie du bistouri pour mener à bien une nouvelle expérience de transmission de « pensées ».
Première étape, ils ont d’abord développé un algorithme informatique capable d’interpréter les signaux générés par le cortex auditif humain. Cette partie du cerveau très spécialisée décode les informations d’origine sonore, qui ont été véhiculées par le nerf auditif. Sans lui, les mots de notre langue maternelle ne seraient qu’un charabia incompréhensible.
Ce véritable ordinateur biologique du traitement du langage nous permet également de comprendre la différence entre manger une pomme ou conduire une voiture. Et surtout pas le contraire ! Au risque de se « manger » une voiture, tout en conduisant une pomme. Deuxième étape, les chercheurs ont profité des interventions neurochirurgicales pratiquées sur cinq patients atteints d’épilepsie pour implanter dans leurs cerveaux des électrodes. Au cours de ces opérations à crane ouvert, les neuro-ingénieurs ont demandé à leurs cobayes, consentants évidemment, d’écouter de petites histoires lues par deux hommes et deux femmes. L’objectif était d’entrainer l’intelligence artificielle à reconnaitre les signaux délivrés par les électrodes correspondant aux textes entendus par les patients.
Avec un taux de réussite de 75%, les informations traitées par les cortex auditifs une fois analysées ont été ensuite vocalisées à l’aide d’un synthétiseur. Les chercheurs comptent maintenant améliorer leur concept avec des systèmes moins invasifs, en utilisant les casques EEG, pour piloter des appareils uniquement par la pensée. Ils espèrent aussi développer des dispositifs pour les personnes qui ont perdu l’usage de la parole, suite à une blessure ou une maladie, qui pourront ainsi dialoguer à nouveau avec leur entourage.
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HypnoVR, anesthésie virtuelle sous hypnose

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Véritable révolution technologique qui a fait le bonheur des adeptes de jeux vidéo, les dispositifs de réalité virtuelle ont trouvé de nombreux débouchés dans le domaine médical. Dernière innovation : réaliser des opérations chirurgicales sous une anesthésie virtuelle qui sera délivrée uniquement par hypnose.
L’hypnose ? Est une belle histoire d’amitié qui se noue entre dominant et dominé, nous démontre le python Kaa dans le dessin animé le Livre de la jungle de Walt Disney. Enfin, presque ! Le serpent perfide au regard tournoyant et à la mélopée envoûtante ne cherchant qu’à boulotter sa proie, commence par hypnotiser le jeune Mowgli : « Aie confiance, Crois en moi, Que je puisse, Veiller sur toi… »
Toutefois, la méthode qu’emploie le reptile est, dès le début, vouée à l’échec ! Nous enseignent les hypnothérapeutes ! Susurrer quelques mots suaves pour modifier votre état de conscience nécessite au préalable d’obtenir votre entière coopération. Un principe intangible qui s’applique à la plupart des dispositifs de réalité virtuelle à des fins thérapeutiques en milieu hospitalier. Leur utilisation consiste néanmoins à manipuler votre esprit et influencer votre cerveau sur la manière dont il perçoit votre corps. Un pouvoir de l’illusion, que la jeune société alsacienne HypnoVR basée à Strasbourg propose de déployer dans tous les blocs opératoires de France pour remplacer les anesthésies classiques par un procédé d’hypnose en réalité virtuelle.
La promesse d’interventions chirurgicales sans douleur
Leurs logiciels antidouleur ont fait l’objet d’études cliniques menées au CHU de Strasbourg et à l’Ecole universitaire de recherche interdisciplinaire sur la douleur. Trois univers sont proposés aux patients : une promenade alpine, une visite de fonds sous-marins et le farniente sur des rivages exotiques. « Respirez. Vous êtes sur une plage de sable chaud, prêt à plonger vers des mondes engloutis multicolores. » Vous chuchotent au creux de l’oreille des comédiens choisis pour leurs voix tranquillisantes. Tandis qu’une douce musique et des images de paysages fantasmagoriques vous immergent dans un état de semi-inconscience, le chirurgien, lui, commence son opération…
Même pas mal ! « Les interventions sont sans douleur », affirment les trois concepteurs du procédé. Selon l’entreprise HypnoVR, fondée par deux anesthésistes et hypnothérapeutes et par un expert en nouvelles technologies, la méthode est sans effets secondaires dus aux sédatifs, elle est déjà utilisée lors des interventions en urgence, dans le cas de chimiothérapies lourdes ou en chirurgie dentaire pour en finir avec la phobie de la roulette. Ses inventeurs ajoutent que leur système permettrait également aux établissements de santé d’économiser entre 300 et 1 000 euros par opération.
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Orobot, le robot préhistorique

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Des chercheurs européens ont mis au point un robot inspiré par un fossile préhistorique vieux de 300 millions d’années. La machine qui reproduit fidèlement la marche des Orobates pabsti permettrait de mieux comprendre quand et comment la locomotion des vertébrés, a évolué aux cours des temps.
Dans un lointain passé qui se situe bien avant l’ère des dinosaures, la vie, en décidant de sortir de son milieu aquatique, avait déjà pris pied sur la terre ferme. Parmi les espèces qui arpentaient un continent unique, gambadait une étrange créature de la taille d’un chien. Dénommé Orobates pabsti par ses découvreurs, l’animal est considéré par les paléontologues comme le dernier représentant de l’ancêtre commun des amphibiens, des reptiles et même des mammifères qui sont apparus par la suite.
Par chance, les scientifiques ont pu étudier un squelette pétrifié complet ainsi que l’empreinte des pas fossilisés de la bestiole. Mais ces vestiges antédiluviens ne fournissaient pas assez d’indices pour comprendre quand, pourquoi et comment la locomotion des vertébrés a évolué au cours des millions d’années.
Créer pour comprendre
Pour en savoir plus sur la façon dont les Orobates roulaient des mécaniques, les scientifiques ont d’abord créé un modèle numérique en 3D à partir du squelette fossilisé de l’animal. Ils ont ensuite animé ces simulations par rapport à ses empreintes de pas, en excluant certaines démarches considérées comme impossibles à effectuer en raison de son anatomie. Même ainsi, il subsistait plusieurs inconnues !
Ses quatre membres restaient-ils pesamment scotchés au ras des pâquerettes, ou, comme les iguanes se soulevaient-ils sur son arrière-train pour se déplacer ? Il fallait donc confronter toutes ces hypothèses à la réalité. C’est la raison pour laquelle une équipe de chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne en Suisse et de l’université Humboldt de Berlin en Allemagne ont créé Orobot.
Copie conforme de son ancêtre
La machine équipée de 28 servomoteurs a été assemblée à partir de pièces imprimées en 3D. Le robot préhistorique copie conforme de son modèle ancestral, est d’une longueur d’environ 1m20. Selon les premières conclusions publiées dans la revue Nature, « l’Orobates se déplaçait de façon athlétique, à la manière d’un caïman, et pouvait s’ériger relativement haut sur ses pattes. » Sa démarche est donc plus avancée que celle attendue, indiquent les chercheurs.
Depuis, Orobot trottine de labo en labo, cette expérience de réincarnation électronique sera répliquée sur d’autres fossiles afin de comprendre ce qui a poussé nos lointains ancêtres à se hisser sur la terre ferme pour partir à la conquête du monde.
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